De 1993 à 2013, les principales étapes de la remise en cause de la retraite à 60 ans pour tous.

  • en 1993, E. Balladur « réforme » les pensions des salariés du secteur privé : 40 annuités, calcul sur les 25 au lieu des 10 meilleures années, décote de 5% sur les annuités manquantes (jusqu’à 5 annuités, donc 25% du pourcentage du salaire de référence peuvent être déduits). Cette mesure accentue les écarts entre les pensions au détriment des carrières les plus fragiles : ceux qui ont connu le chômage ou les femmes dont la carrière a été marquée par des maternités ou des temps partiels pour élever les enfants. Prolongation de l’indexation sur les prix pour 5 ans.
  • en 1995, A. Juppé tente de remettre en cause les retraites des fonctionnaires et des cheminots au nom d’une « égalité avec ceux du privé ». Il est mis en échec devant l’unité syndicale, le soutien des salariés du privé et la paralysie des transports. Le taux de cotisations est bloqué à 26%.
  • en 1998, L. Jospin rend définitive l’indexation sur les prix et ne revient pas sur les « réformes » précédentes… ce qui revient à les cautionner.
  • en 2003, malgré une protestation syndicale d’envergure, le gouvernement de J.P. Raffarin, avec F. Fillon comme ministre des « affaires sociales », réussit à briser l’unité syndicale en signant avec la CFDT et la CFE-CGC un accord sur l’engagement de débattre de la question de la « pénibilité au travail » qui aurait permis des départs avant 60 ans. Les 40 ans de cotisations sont étendus à tous les salariés et aux fonctionnaires à parti de 2008. Les 41 ans à partir de 2012. En fait le débat sur la pénibilité n’aura jamais lieu et le fond de réserve des retraites n’est plus alimenté.
  • en 2004, création de l’Etablissement de Retraite Additionnelle de la Fonction Publique (ERAFP), fond de pension pour les primes des fonctionnaires (régime obligatoire et par points).
  • en 2005, la victoire du NON au Traité Constitutionnel Européen entraîne le report de la mesure de la Droite et du Patronat concernant les retraites.
  • en 2007, l’élection de N. Sarkozy marque la volonté de la Droite et du Patronat de supprimer le dispositif de la retraite par solidarité.
  • en 2010 et malgré les nombreuses manifestations des travailleurs, E. Woerth « réforme » la retraite à 60 ans en s’appuyant sur l’acceptation par la CFDT du principe de l’allongement de la durée de cotisation : maintenant ce sera 62 et 67 ans pour tous.
  • en 2012, F. Hollande, président de la République, tient une de ses promesses et permet à ceux qui ont

    atteint une carrière complète à 60 ans de partir en retraite. Cette mesure est de très faible portée…
  • en 2013, il désindexe de l’inflation les régimes complémentaires et annonce une « réforme » qui impose

    43 annuités aux salariés nés à partir de 1973…