Le CDEN de la Savoie s’est tenu le 02 mars après le boycott de la séance du 09 février par les représentants du personnel (sauf FO), des parents FCPE et des élus des communes rurales, en signe de protestation contre les nouvelles suppressions de moyens pour le département et le déficit évident de concertation à tous les niveaux. La séance a été marquée par l’annonce de 6 suppressions de postes de RASED contre les 3 annoncées en CTSD. Une fois encore, ce sont les élèves les plus en difficulté qui font les frais des coupes budgétaires. Le CDEN, instance consultative, a voté à l’unanimité contre le projet de carte scolaire 1er degré de Monsieur le Directeur Départemental de l’Education Nationale.

Une fois encore, la rentrée 2012 sera une rentrée marquée par une coupe conséquente dans le budget de l’Education Nationale avec plus de 14 000 suppressions de postes. Dans notre département, cela se traduira par la suppression de 23 postes d’enseignants du premier degré et la fermeture de 16 classes de collège en Savoie alors que nous attendons 208 collégiens supplémentaires.

Cette traduction locale d’une politique nationale désastreuse aura évidemment pour conséquence directe la poursuite de l’augmentation du nombre d’élèves par classe et la détérioration de leurs conditions d’études.

Ainsi en collège, l’effectif moyen des classes sera l’an prochain, pour près de 60% des établissements, supérieur à 25 élèves et le H/E, c’est-à-dire l’horaire sur le nombre d’élèves, sera le plus faible depuis 5 ans. Monsieur le Directeur académique des Services de l’Education Nationale nous présente comme un progrès le plafond de 24 élèves en langues vivantes et 26 en sciences-technologie. Le terme de « groupes » nous paraît pour le moins déplacé pour des effectifs qui n’auraient pas été acceptés pour des classes entières il n’y a pas si longtemps. Si vous voulez que les élèves de collège puissent effectivement expérimenter en Sciences Physiques, Sciences et Vie de la Terre et Technologie, ou bien qu’ils puissent chacun s’exprimer dans une langue étrangère et réellement dialoguer avec leur enseignant, il est indispensable de revenir à de véritables groupes ne dépassant pas 18 élèves !

Dans le premier degré, vous nous avez annoncé que vous ne toucheriez pas aux seuils déjà bien trop élevés de 30 en maternelle et 27 en primaire. Ce sera au prix de nouvelles suppressions de postes de RASED, autrement dit au détriment des élèves les plus en difficulté, de postes de remplacement dans un contexte déjà particulièrement tendu et d’un poste qui est absolument indispensable, celui de la gestion des auxiliaires de vie scolaire.

Les marges de manœuvre sont aujourd’hui inexistantes et vous êtes contraint, pour récupérer des postes, d’utiliser des subterfuges quelque peu discutables comme les « réorganisations pédagogiques » en Tarentaise et en Maurienne. Globaliser les effectifs sur une commune ou un groupe scolaire pour supprimer un poste renvoie la responsabilité de la répartition des élèves aux élus et équipes en place. Ce procédé nouveau qui, contrairement aux fusions d’écoles, n’impose pas un avis du conseil municipal de la commune concernée, est vécu localement comme un passage en force notamment par les élus qui s’exprimeront sans doute sur le sujet via leurs représentants au CDEN. Une fois encore, les conséquences pour les élèves concernés ne sont pas prises en compte ou sont minimisées. Soulignons que parmi les écoles concernées, se trouvent des petites écoles de montagne alors même qu’une directive ministérielle prévoit une négociation beaucoup plus poussée que celle que vous avez mise en œuvre.

Nous refusons cette dégradation organisée des conditions d’études des élèves et des conditions de travail du personnel enseignant. Depuis au moins deux ans, le gouvernement n’a plus d’argument pour justifier cette saignée qui n’a d’autre objectif que de rogner toutes les bases qui fondent encore un peu l’égalité républicaine à l’Ecole. Encore une fois, les élèves paieront le prix fort de la règle aveugle et absurde du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite dont nous n’avons pas fini de mesurer les conséquences dans les années à venir.

Vous comprenez dès lors que le mécontentement dans notre département est grand et que les projets que nous devons étudier aujourd’hui suscitent une mobilisation importante qui va bien au-delà du monde enseignant.