8 français sur 10 se disent inquiets pour leur retraite après la succession de réformes qui, depuis 1993, s’inscrivent toutes dans une logique régressive. Le 10 septembre, à l’appel de la CGT, de FO, de Solidaires, du collectif « la retraite, une affaire de jeunes » et de la FSU, nous étions 1800 dans les rues de Chambéry pour réclamer un vrai débat national sur la question et tenter de stopper le discours unique qui martèle que l’on ne peut pas faire autrement.

La mesure phare du projet de loi Ayraut, l’allongement de la durée des cotisations à 43 ans, en 2035 pour les natifs de 1973 et après, recule de fait l’âge de départ à la retraite et signe inévitablement la baisse des pensions pour tous les futurs retraités.

Ce projet de loi, non seulement valide la loi Fillon de 2010, mais l’aggrave donc bel et bien.

Age de départ et taux de remplacement sont des choix de société, ils doivent donc être déterminés au terme d’un débat social que le gouvernement se garde bien d’organiser. Le calendrier de sa réforme parle de lui-même puisque la procédure d’urgence devrait faire en sorte que tout soit plié au plus tard début décembre…

Pour la FSU, l’accroissement du nombre de personnes âgées suppose qu’on consacre au financement des retraites une part plus importante des richesses. Sinon, il faudrait admettre que celles-ci vieillissent dans la précarité voire la pauvreté. Selon le Conseil d’orientation des retraites, conséquence des réformes successives, le taux de remplacement moyen passerait de 72 % en 2007 à 59 % en 2050 ! C’est bien d’un choix de société qu’il faut débattre. Et comme le défendent de nombreux économistes, le choix de ne pas dégrader les conditions de départ en retraite serait financièrement soutenable.

Le financement des retraites nécessite un meilleur partage des richesses et du travail, un partage plus juste et plus solidaire que celui que nous subissons aujourd’hui.

Comment tolérer que ceux qui ont provoqué la crise financière et le marasme économique actuel ne soient pas mis à contribution alors même que les dividendes ne cessent d’augmenter !

Comment tolérer que les logiques d’austérité imposent une baisse du pouvoir d’achat et une hausse du chômage, et mettent par la même en difficulté le financement des systèmes de protections sociales !

Il est urgent d’augmenter l’ensemble des salaires, du privé comme du public, ce qui impose de revaloriser réellement le SMIC et d’en finir avec le gel du point d’indice dans la Fonction Publique.

Dans une situation où il y a près de 5 millions de chômeurs et chômeuses, où la moitié des salariés ne sont plus dans l’emploi au moment de faire valoir leur droit à la retraite, les projets du gouvernement sont inacceptables.

La lutte contre l’évasion et la fraude fiscale (13,5 à 15,8 Md d’euros d’après le rapport de la commission des affaires sociales de l’Assemblée Nationale du 29 juin 2011), la suppressions des exonérations de cotisations qui n’ont pas fait la preuve de leur efficacité en matière de création d’emploi, la hausse des cotisations, sont des mesures urgentes.

Non ! La baisse des pensions n’ai pas une fatalité !

Oui ! Nous avons les moyens d’assurer à toutes et tous des pensions de haut niveau !